Mon aversion pour Chirac remonte à fort longtemps, en 1974, jeune majeur depuis 3 ans, et nouvellement incrit sur les listes électorales, j'étais un partisan de Jacques Chaban-Delmas ; ex 1er Ministre de Pompidou ; dont le contrat pour une nouvelle société, me rappelait Le New Deal de Franklin D. Roosevelt et toutes les promesses d'avenir qu'il contenait.
Chaban ; dont la langue acérée était un pont de caractère bien connu ; surnommait Chirac "Le Grand Dépendeur d'Andouilles" ce qui lui valu une haine féroce de ce dernier qui n'hésita pas à solliciter l'aide des méphitiques Pierre Juillet & Marie-France Garaud, pour abattre l'impudent. La suite...
Trahissant le Gaullisme Historique incarné par Chaban ; Résistant Illustre & Compagnon de la Libération ; Chirac se rangea derrière Giscard, en échange d'un éphémère (2 ans) poste de 1er Ministre (évolution de l'inflation à travers les ages : 30 deniers auraient suffit en d'autres temps) puis démissionnaire, afin d'en finir avec les barons du Gaullisme, il fonda le RPR sur les cendres de l'UDR et s'en servit comme levier pour combattre Giscard, allant même (encore une inclination à la trahison ) à déclarer Giscard, agent des puissances étrangères (affirmant une opposition anti-Européenne bien suspecte) puis dans la foulée à inciter à voter Mitterand au second tour de 1981 en tablant sur une défaite de la gauche aux législatives afin reprendre le pouvoir, machiavélisme auquel les électeurs ne souscrirent pas, entrainant 14 années d'érrements socialistes pour le plus grand malheur de la France.
Et pour suivre, dans la suite des trahisons et, des erreurs de jugements:
* L'abandon du pauvre Devaquet au milieu du gué et le sabordage de sa loi sur la modernisation des Universités, qui aurait évité à ces dernières le marasme dans lequel elles se trouvent aujourdhui.
* La gestion autocratique & clanique de la Mairie de Paris, transformée en féodalité moyenageuse pour copains et féaux. * * Le choix de Barre comme adversaire privilègié au 1er tour de la Présidentielle 1988 ouvrant un boulevard à la réélection de François Mitterand.
* Le jet aux orties d'une amitié de "30 ans" avec Balladur pour conquérir avec une pseudo lutte contre la "Fracture Sociale" l'Elysée (Enfin, but ultime atteint)
* Le lachage honteux du "meilleur d'entre nous" Alain Juppé ( pour le bonheur de Bordeaux d'ailleurs)au coeur de la bourrasque avec une dissolution hasardeuse qui ramena au pouvoir une gauche surprise qui n'en demandait pas tant, et son cortége de décisions douteuses (35 heures, Pacte EADS....) ayant pour résultats la paupérisation générale des classes moyennes et inférieures.
* Et comme cerise sur le gâteau l'arrivée au second tour de la présidentielle 2002 de Le Pen, avec l'erreur politique de croire qu'une réélection avec un score de République Bananière dispensait de toute ouverture, avec pour conséquences la main mise socialiste sur les régions & le NON au référendum sur l'Europe que la France n'a pas fini de payer(l'aversion envers Giscard serait-elle une des causes du peu de chaleur élyséenne à défendre le projet? La question reste posée malgré des regrets tardifs)
* Les deux seules choses à mettre au crédit de Chirac sont la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la déportations de Juifs de France pendant la guerre et la constitutinalisation de l'abolitionde la peine de mort.
Il serait facile d'attribuer la non participation à la guerre en Irak à son crédit (même si l'histoire semble lui donner raison sur le fond, je soupçonne néenmoins la peur de la révélation d'une amitié douteuse et intéressée pour Saddam Hussein comme le véritable motif) mais la manière dont ce refus a été formulé nous vaudra encore pour longtemps la défience des USA, et une hésitation certaine à venir à notre secours au cas où.... car l'avenir du Monde, avec la montée des extrémismes haineux et du terrorisme, bien plus que le réchauffement de la planète, ne nous met à l'abri d'une quelconque catastrophe, et là l'antiaméricanisme latent de bon ton en France risque de faire bien des ravages, comme l'a fait remarquer, outré par ce fait, un collégue français, ancien Chef Pâtissier de la Maison Blanche (depuis 1980 il a servi 5 Présidents Américains sur 8 mandats, alors que dans le même temps nous n'en avons eu que 2)
Selon cette bonne vieille théorie des dominos, voici ce qu'une haine dérisoire à l'encontre de quelqu'un d'infiniment meilleur que soit (Chaban-Delmas, rappelons le) liée à une ambition démesurée peut entrainer comme conséquences néfastes pour un pays, et, permettre à quiconque de se retirer dans l'honneur sans échapper à un bilan aussi négatif (tant Grand Patron d'Entreprise que Chef Politique) est une faute.
Bravo pour cet article, tout à fait juste.
Et d'ailleurs, Chirac n'en finit pas de faire des dégâts.
Depuis qu'il soutient Sarkozy, les sondages baissent.
Dernière livraison CSA:
52% pour Ségolène Royal
48% pour Sarkozy.
Premier tour.
Royal: 28%
Sarkozy: 24%
Bayrou: 23%.
Rédigé par : Paul Prat | 23 mars 2007 à 11:20